vendredi 19 février 2016

Une parenthèse à gauche

  •  Article DNA  
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  •  Le 25/02/2014
Sélestat Retour sur 70 ans d’élections municipales (épisode 4 : 1989-2014) Gilbert esteve accueillant elisabeth guigou a selestat photo archives dna 1 Gilbert Estève accueillant Elisabeth Guigou à Sélestat. Photo – archives DNA Gilbert Estève accueillant Elisabeth Guigou à Sélestat. Photo – archives DNA Gilbert Estève accueillant Elisabeth Guigou à Sélestat. Photo – archives DNA Pierre Giersch, maire de 1996 à 2001. Collection Jean-Marc Husser L’affiche de campagne du candidat tête de liste Marcel Bauer, en 2001. Collection Jean-Marc Husser Après le décès du maire François Kretz en décembre 1987, au cours d’une mandature conclue à la tête de la ville par Robert Weber (DNA du 16/2) , le socialiste Gilbert Estève prend le pouvoir à Sélestat. Facilement réélu en 1995, il décède l’année suivante. Son adjoint Pierre Giersch lui succède, poursuivant l’œuvre d’une gauche sélestadienne qui, depuis 2001, se heurte à Marcel Bauer, en lice cette année pour un troisième mandat. Dernier volet de notre série, avec l’historien local Jean Hurstel. Mars 1989 : Gilbert Estève rassemble et passe En perdant l’élection cantonale partielle de février 1988 au profit du socialiste Gilbert Estève, alors élu conseiller général, la droite avait compris : à Sélestat, elle ne peut plus se permettre d’aborder des élections en ordre dispersé. Elle se présente donc rassemblée au premier tour des municipales de mars 1989, dans une France qui a réélu quelques mois plus tôt le socialiste François Mitterrand à la présidence de la République. « Cette fois-ci, la droite ne constitue qu’une seule liste conduite par le maire sortant Robert Weber, soutenue par le député Germain Gengenwin, l’ancien maire Maurice Kubler, l’UDF et le RPR », raconte Jean Hurstel. En face, Gilbert Estève, socialiste invétéré, a néanmoins lui aussi compris une chose : pour conquérir Sélestat, il lui faut rassembler au-delà de ses propres rangs. Il se présente en tête d’une « liste citoyenne, avec des personnalités de différents bords », relève Jean Hurstel. Y figure notamment en troisième position le centriste Camille Hihn, déjà élu conseiller municipal trente ans auparavant et habitué des bons scores électoraux. L’écologiste Jean-Paul Spihlmann mène la troisième liste en lice lors de ce premier tour qui voit 75 % des électeurs se rendre aux urnes. Avec 10,39 % des voix, elle ne s’en sort pas trop mal mais arrive loin derrière les deux autres, au coude-à-coude : 44,67 % pour l’équipe de Robert Weber ; 44,94 % pour la liste de Gilbert Estève. Tout ce petit monde se retrouve au second tour. La gauche profite d’un report de voix écologistes, la liste Estève obtenant 47,22 % des suffrages (25 sièges au conseil municipal). La droite ne parvient guère à améliorer son score (44,79 %) ; défaits de peu, le maire sortant et ses colistiers n’obtiennent que sept sièges. Avec presque 8 % des suffrages, les écolos n’emportent qu’un seul siège, pour Jean-Paul Spihlmann. « C’était et ça reste la seule fois où une liste des Verts se maintient au second tour des municipales à Sélestat », témoigne-t-il. « Estève a réussi à m’épuiser en me mettant d’office dans toutes les commissions… Mais c’était une très bonne expérience. » Gilbert Estève est élu maire et s’entoure de neuf adjoints. Pierre Giersch est le premier d’entre eux, suivi de Camille Hihn, retraité des sapeurs-pompiers et qui peut donc désormais briguer une telle fonction. Madeleine Rebert, Jean-Paul Stotz et Jean-Jacques Renaudet, « un des bras droits d’Estève », d’après Jean Hurstel, font aussi partie des adjoints. Dans l’opposition, on retrouve notamment, aux côtés de Robert Weber, Eugène Griesmar et Marcel Bauer. « Je succède aux Bronner, Meyer, Klein, Ehm, Kubler, Kretz, Weber, déclare le nouveau maire. Tous ont apporté une pierre à l’édifice. Je veux embellir l’héritage. » En ce printemps 1989, Gilbert Estève « se serait bien vu le seul maire socialiste d’Alsace », relate Jean Hurstel. Mais non, il ne sera pas le seul héros de la gauche alsacienne puisque par exemple, deux autres mairies tombent dans l’escarcelle du PS, et pas n’importe lesquelles : Strasbourg avec Catherine Trautmann et Mulhouse avec Jean-Marie Bockel. Juin 1995 : une réélection triomphale vite endeuillée Aucun problème pour le maire sortant qui dès le premier tour des municipales de 1995, avec plus de 71 % des voix pour sa liste, bat haut la main la liste RPR/UDF de son unique adversaire, la maire sortante de Muttersholtz Marie-Paule Debes-Sigwalt. Ce petit parachutage semble la desservir tandis que, selon Jean Hurstel, « le courage dont Gilbert Estève a fait preuve face à la maladie lui a valu la compassion des électeurs ». Atteint d’un cancer, le maire sélestadien repart donc avec la même équipe. Il sera emporté par la maladie un an plus tard, le 22 juin 1996, à 48 ans. Son premier adjoint Pierre Giersch, ingénieur originaire de Buhl, est alors élu maire par le conseil municipal à la suite de Gilbert Estève. Pour Jean Hurstel, rejoint par beaucoup sur ce point, Pierre Giersch « est un socialiste idéaliste, un humaniste. J’ai un profond respect pour cet homme estimable, charmant. Il conclut l’entreprise d’Estève et il humanise la politique… Il ne calculait pas en termes de voix comme son prédécesseur. » Un tel maire permet d’apaiser une vie politique locale marquée par des décennies de campagnes électorales très dures. Mars 2001 et 2008 : Marcel Bauer réinstalle la droite Pierre Giersch, à 71 ans, se retire de la vie publique en mars 2001, laissant le soin à Jean-Jacques Renaudet de conduire la liste de l’équipe sortante. En face, le RPR Marcel Bauer, ancien adjoint de 1983 à 1989 et élu conseiller général devant le même Renaudet en 1998, mène la liste de droite. François Simon, « un doux rêveur » selon Jean Hurstel, est à la tête d’une troisième liste « plutôt à gauche » et intitulée « SVP, un peu plus d’imagination ». Elle obtient près de 13 % des voix à l’issue d’un premier tour où plus d’un tiers des 11 238 Sélestadiens inscrits se sont abstenus. La liste RPR/UDF recueille 45,34 % des suffrages, la gauche 41,74 %. Au second tour, la fusion des deux autres listes n’empêche pas la victoire de celle de Marcel Bauer, qui sera élu maire. En mars 2008, il n’y a que deux listes en lice, et donc un seul tour. Plus de 67 % des électeurs se déplacent dans les bureaux de vote. La liste du maire sortant, « Sélestat en marche », l’emporte sans trop de difficultés (54 % des voix) face à la liste « Réussir ensemble » de son challenger Stéphane Klein (46 %). Marcel Bauer est réélu maire sans soucis. Dans un mois, il briguera un troisième mandat d’affilée à la tête de l’équipe sortante («Sélestat, ville de progrès »). Les deux autres listes déclarées pour ces élections municipales 2014 sont conduites par deux membres de son opposition au conseil municipal : une nouvelle fois Stéphane Klein («De l’énergie pour Sélestat ! »), et Caroline Reys («Sélestat 2014 »). Tous deux tenteront de s’inscrire en tête du chapitre de cette nouvelle page de l’histoire des élections municipales sélestadiennes. Le livre de Pierre Giersch, Témoignage sur 18 ans d’implication dans la vie politique de Sélestat et de l’Alsace centrale, 1983-2001 , est disponible à la médiathèque de Sélestat. A lire aussi L’empreinte Estève par Recueilli par Julien Eynard, publiée le 23/02/2014
Pierre giersch maire de 1996 a 2001 collection jean marc husser 1L affiche de campagne du candidat tete de liste marcel bauer en 2001 collection jean marc husser 1

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