lundi 8 février 2016

Libération L'héroïque combat des Français encerclés dans l'Illwald en janvier 1945

Libération L'héroïque combat des Français encerclés dans l'Illwald en janvier 1945


Libération
L'héroïque combat des Français encerclés dans l'Illwald en janvier 1945


Un office religieux fut célébré à l'église Sainte-Foy pour les victimes de ces combats.
Pour la libération de Sélestat, 33 soldats français sont morts le 25 janvier 1945 dans l'Illwald. Lors d'un combat acharné dans le froid et la neige.


Le 25 janvier 1945, les combats faisaient rage dans l'Illwald. La 2e compagnie Chambarand, du Bataillon de Marche 4, s'y est battue dans le froid et la neige. 33 jeunes combattants y ont laissé leur vie. 25 ont été blessés et 25 ont été faits prisonniers. Seulement 60 sont revenus à peu près valides.

Un ancien de cette unité, Marcel Beyron, a raconté, lors du 60e anniversaire de la Libération, comment il avait vécu ces combats : « La libération de Sélestat réalisée dès le début décembre 1944, faillit être remise en question le 20 du même mois, lors de la bataille des Ardennes. Le général Patton appelait en renfort la 2e D.B. de Leclerc et ordonnait le repli de toutes les troupes Alliées sur les crêtes des Vosges.

L'ennemi est proche
Sur ordre du général de Gaulle et contrairement aux directives reçues de Patton, de Lattre de Tassigny maintient sur place ses unités et rappelle de toute urgence la 1ère Division Française Libre engagée contre les poches de résistance allemandes de Royan et La Rochelle. Cette division prend position de fin décembre à début janvier 1945 sur un front qui allait de Plobsheim (8 km au sud de Strasbourg) à une dizaine de kilomètres de Colmar, soit environ sur 50 km.

Le 1er janvier 1945, le B.M. 4 sous les ordres du commandant Buttin arrive à Sélestat et s'installe dans les faubourgs des maraîchers à l'est de la cité. L'ennemi très proche et combatif se montre particulièrement actif.

Dès le 7 janvier, il développe une offensive qui pose beaucoup de problèmes à la division. L'un de ses bataillons, le B.M. 24 de la 4e brigade, encerclé à Obenheim est complètement décimé. Malgré tout, la 1ère DFL disposée sur une aussi grande longueur de front résiste et reprend l'offensive à partir du 20 janvier. L'assaut généralisé est donné le 25 janvier. La veille, les compagnies du B.M. 4 furent déplacées vers Kintzheim et leur objectif désigné : la forêt de l'Illwald en direction d'Ohnenheim. Lorsque tout le dispositif de la 2e Brigade part à l'attaque le 25 janvier, la plupart de ses unités sont clouées au sol par les tirs d'artillerie puissants de l'ennemi et la résistance acharnée des troupes allemandes sur le terrain.

Tenir à tout prix
Seule la 2e compagnie réussit à atteindre son objectif après avoir bousculé assez facilement quelques positions adverses. Mais, vers midi, sa situation devient très délicate. Elle se trouve isolée à environ 2 km en avant de la ligne du front français. Ce dont ne manque pas de s'apercevoir l'ennemi après l'incursion de plusieurs patrouilles, même celle d'un char lourd, dont les tirs tendus de son canon de 88 obligent la compagnie à se retirer un temps à l'intérieur du bois. Le haut commandement donnant l'ordre de maintenir la position à tout prix, les fantassins s'apprêtent à passer une terrible nuit. Il leur est impossible tant le sol est gelé de creuser leurs trous individuels. Sur une neige très épaisse, la température descend à -25 degrés.

Apocalypse
Tout l'après-midi, les tirs intenses de l'artillerie allemande provoquent quelques blessés, mais surtout gênent l'installation du réduit. Vers 18 h, par une nuit très noire, l'ennemi donne l'assaut, de cinquante mètres tout au plus. Tirant de toutes leurs armes automatiques, hurlant comme des fauves, utilisant grenades, armes antichars, lance-flammes, un bataillon complet tout équipé de blanc nous encercle.

Dans cette ambiance d'apocalypse, la 4e section, le 1er groupe de la 3e, qui avaient reçu le choc frontal sont tout de suite complètement anéantis. L'ennemi ayant pénétré au centre de notre dispositif et bien qu'il eût subi des pertes sensibles, il nous est rapidement très difficile de nous défendre sans risquer de tirer sur nos amis. Le combat dure près de deux heures et c'est la mort dans l'âme que les valides décrochent par petits groupes, traversant les lignes ennemies, se regroupant après une marche harassante en direction de la gare de Saint-Hippolyte. Là nous sommes hébergés pour certains dans une salle municipale, pour d'autres chez des habitants compatissants. Nous sommes choyés, réconfortés, réchauffés et nous gardons tous, nous les rescapés de cette terrible affaire, un souvenir ému de la solidarité des Alsaciens. »

SE SOUVENIR Cérémonie commémorative à la stèle de l'Illwald, lundi 25 janvier à 11 h, avec dépôt de gerbe et évocation historique par le président du Souvenir Français Journal L'ALSACE 22/01/2010

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